beaux livres : photo, architecture, art

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Une poignée d’étoiles

« Ce livre est une plongée dans l’aspect le plus intime de ma production photographique. Depuis 2006, je tiens un journal visuel, attentif aux signes et à la recherche de fragments de ce qui constitue mon univers. Je poursuis les traces fragiles et éphémères des choses qui disparaissent rapidement, partout, tout le temps, ces choses, facilement trouvées, si difficilement retenues. Je vois ce journal comme un film sans scénario où l’oeuvre prend forme sur ma table puis dans le livre. Chaque chapitre est un trajet, une tranche de vie accélérée, une captation de l’inlassable mouvement du monde. Une poignée d’étoiles fait notamment référence à mes prises de vues nocturnes durant le confinement, dans une volonté symbolique de transformer le chaos en cosmos. En plus des photographies, je joins de brefs textes, des extraits de mon journal. J’y vois là de nouvelles images, comme des planches contacts littéraires. » (Bertrand Carrière)

Wild Rumors

Wild Rumors prend pour origine le roman d’Herman Melville Moby-Dick, ou le cachalot paru en 1851. Envisagé comme outil critique propice à aborder le monde contemporain, carte de nos propres mouvements, grille de lecture des milieux traversés, ce roman a constitué la trame et le filtre de l’expérience partagée et de recherches menées en France et à Detroit (Michigan) depuis 2016. Ce livre met à l’épreuve et vérifie l’intuition selon laquelle le roman de Melville, avec son navire-usine, son capitaine obsessionnel et son équipage discipliné préfigure le monde dans lequel nous vivons.
Pensé comme un espace de projection et de prospection, Wild Rumors préfère à la compilation de résultats la mise en récits des recherches, sur un mode polyphonique et arachnéen, aux sources multiples, où se croisent et dialoguent des champs disciplinaires multiples, des formes narratives — témoignages recueillis, fictions —, des régimes d’images et d’écritures très différents, émanant de chercheur.se.s, d’artistes, d’écrivain.e.s et de témoins. Opérant par montages de temps et d’espaces, ce livre croise le romanesque, l’expérience de terrain, la recherche en art et en sciences humaines ; il tisse les registres fictionnel, poétique, documentaire et théorique.
Que pourrait-être aujourd’hui la « baleine blanche » tant convoitée par Achab ?
Les témoins de la catastrophe l’ont-ils vue ?
Savent-ils où est le navire ; ce qu’est devenu l’équipage ?
Ne nous reste-t-il comme seul horizon que celui de vivre parmi les ruines du capitalisme ?

Calanques Frontières

Au cours de 2018 et 2019, Franck Gérard a été invité à séjourner à plusieurs reprises à la fondation Camargo, située en plein milieu du site, exceptionnel et protégé, des fameuses Calanques marseillaises. Le photographe, à son habitude, s’est immergé dans ce paysage, photographiant personnes, sites et situations qu’il pouvait rencontrer lors de ses marches quotidiennes.

Comme dans son livre En l’état, il sait toujours relever une situation cocasse, ou faire découvrir à son spectateur un point de vue d’une incroyable beauté.

Il a poursuivi ce qu’il développe maintenant souvent dans les projets qu’il entreprend : il accompagne sa photographie d’un travail d’écriture, entre journal de travail et récit littéraire. Enlevée et truculente, légère et grave comme son regard photographique, son écriture sait embarquer le lecteur dans ses rencontres, lui faire partager ses impressions et sensations.

La forme du journal s’est imposée. Un livre où nous découvrons les Calanques à travers un récit qui se tisse tout au long des pages entre photographies et textes. Un livre où l’image et le texte se confortent mutuellement.

365 DEGRES (D’AMOUR)

Ethnographie poétique de l’amour.
Tout a commencé par un blog, 365degreesoflove, sur lequel, l’artiste Alice Khol a récolté des histoires d’amour qu’elle a fait dialoguer avec ses photographies.
 365 degrés comme 365 variations sur le thème. Il en existe des milliards, ce livre en est un nuancier Pantone. Prenant le pouls du quotidien, elle a collecté nos histoires d’amour qui se déclinent en anecdotes, font de nous des poètes, marquent nos corps à jamais ou le temps d’une soirée, au gré de lettres d’amour ou de conversations Tinder… L’amour qui gratte ou qui fait mal, qui nous apaise, nous transporte et nous transforme. Celui qui toujours nous fait vibrer. L’émotion capable d’engendrer toutes les autres.

Le Pays du lac

Guidé par le souvenir d’une femme à corps de serpent, aperçue à l’automne 1976 dans une baraque de la foire de Negreni (Transylvanie), Emmanuel Raquin-Lorenzi entreprend d’explorer les divers ordres de représentation et d’expression qu’on peut recueillir parmi les populations du bassin des trois Cris (le Rapide, le Noir et le Blanc), rivières de montagne qui délimitent le pays du Lac, au nord-ouest des Carpates roumaines.

Une enquête ethnographique de terrain menée pendant plus de vingt ans permet au narrateur de conter sa progressive découverte des mouvements de pensée propres aux populations mélangées de ce vieux pays. Ce livre propose en fin d’ouvrage une petite anthologie de textes d’écrivains de cet étrange pays.

Mais en fermant le livre, le lecteur ne discernera peut-être plus ce qui sépare la réalité d’une certaine fiction. Il se demandera même qui est vraiment Emmanuel Raquin-Lorenzi…