beaux livres : photo, architecture, art

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Le reste du monde n’existe pas

De 2019 à 2024, Cédric Calandraud est revenu sur les terres de son enfance et de son adolescence pour photographier la jeunesse qui habite les villages de l’est et du nord de la Charente. À travers une enquête immersive, il a documenté cette période, à la fin de l’adolescence, où certains partent étudier dans les villes sans savoir s’ils reviendront un jour et où d’autres restent se former sur le territoire en espérant s’insérer rapidement dans la vie active. Ces jeunes s’appellent Anthony, Océane, Teddy, et ont entre 15 et 25 ans. Le photographe est allé à leur rencontre dans les établissements scolaires, les centres sociaux, sur leur lieu de travail ou pendant leur temps libre lorsqu’ils se retrouvent « chez les uns les autres », au terrain de motocross ou sur les berges de la rivière. Pour lui, ce travail avec eux a été l’occasion de redécouvrir ce territoire qu’il a quitté à l’âge de 18 ans, mais aussi son histoire et ses origines, de les relier au présent et à sa pratique. Photographies après photographies, il s’est reconnecté à cet endroit qu’il appelle encore chez lui.

Ce livre est accompagné d’un texte retraçant ces cinq années d’enquête, d’un entretien avec les sociologues Yaëlle Amsellem-Mainguy et Benoît Coquard et d’une mise en perspective politique de ce travail contre l’invisibilisation de la jeunesse rurale par Félix Assouly et Salomé Berlioux.

Calandraud

Originaire du village de La Rochefoucauld en Charente, Cédric Calandraud est photographe-auteur et enseigne la sociologie visuelle à l’Université Paris Cité. Depuis 2018, il opère un retour sur ses origines rurales, un travail qui a reçu plusieurs prix et bourses, dont le prix du jury au festival Les Boutographies à Montpellier en 2018, le prix Echange au festival FotoLeggendo à Rome en 2018, la bourse Laurent Troude décernée par Libération et la SAIF en 2020, la bourse de soutien à la photographie documentaire du CNAP en 2021 et la bourse Radioscopie de la France décernée par la BNF en 2022. Ses photographies ont notamment été exposées à la Bibliothèque Nationale de France (2024), à l’Institut pour la photo (2024) et au Carré Amelot (2024).

La couleur vient après

La couleur vient après d’Anne-Lise Broyer revisite les différentes séries que l’artiste a developpées depuis près d’une trentaine d’années. C’est le lieu pour elle de proposer une nouvelle lecture d’images que le lecteur a pu découvrir dans les précédents et nombreux ouvrages qu’elle a publiés. Anne-Lise Broyer joue, en quelque sorte, une nouvelle interprétation de son œuvre dans une mise en séquence-montage originale qu’elle maîtrise toujours dans toutes les conceptions de ses livres. Ce recueil est l’occasion de construire un nouveau récit photographique – et de découvrir de nombreux inédits – aux accents littéraires que l’on retrouve toujours dans son œuvre, inspirée par Duras, Flaubert, Rimbaud…

D’ailleurs, comme à son habitude, elle aime inviter des écrivains à collaborer dans ses livres. Le poète Emmanuel Laugier dont la sensibilité à l’image parcourt son œuvre dès son premier livre L’Œil bandé, compose une dizaine de poèmes originaux, écrits spécifiquement pour entrer en résonance avec le déroulé photographique établi par Anne-Lise Broyer. De son côté, la critique d’art Sally Bonn propose en fin d’ouvrage un texte plus analytique sur le rapport à l’écriture dans l’œuvre de l’artiste.

Ce livre est coédité avec le Jeu de Paume à l’occasion du prix Niépce – Gens d’images dont Anne-Lise Broyer a été lauréate en 2024.

Bonn

Sally Bonn est docteure en esthétique (Paris 1 Panthéon Sorbonne), maître de conférences en esthétique à l’université de Picardie Jules Verne. Elle écrit des textes critiques, théoriques et parfois fictionnels, elle pratique la critique d’art (La Dispute, La Critique et maintenant Les Midis de Culture sur France Culture / Artpress), mais aussi le commissariat d’exposition et la conférence performée, a fondé ou co-fondé deux revues (dont une – N/Z – sur les liens entre pratiques artistiques et pratiques d’écriture) et anime des émissions de radio sur *DUUU. Elle dirige la collection d’écrits d’artistes « Les indiscipliné-es » aux éditions Macula et a récemment publié Écrire, écrire, écrire.

Laugier

Emmanuel Laugier est un poète, essayiste et critique littéraire français, né en 1969 à Meknès au Maroc. Critique littéraire à la revue Le Matricule des anges depuis 1992, il est l’auteur d’une dizaine de livres et publie régulièrement en revue. Il a dernièrement fait paraître aux éditions Nous, Chambre distante dans lequel il écrit sur des photographies.

Abstraction faite

Patrick Weidmann, livre dans Abstraction faite une autre facette de ses talents multiples : l’écriture.
Entre l’essai et la forme aphoristique, l’auteur explore par petites touches notre monde contemporain dans un style toujours vif et acerbe, emmenant le lecteur quelquefois jusqu’aux abords du non-sens.

En quelques raccourcis, voici ce qui constitue le monde d’écriture de Patrick Weidmann : la société du tourisme, le monde après Dieu, les grands chefs d’oeuvres des siècles passés, la photographie, les objets et les êtres de fantasmes, Elena Ceausescu, le rêve, le réel, la guerre, les cocktails, les stars, l’argent, l’astrophysique, le style, le post-dandysme… tout cela et plus, émaillé de souvenirs et de réflexions, sur ce qui fait une vie de créateur aujourd’hui.

L’essai est parcouru d’oeuvres photographiques de Patrick Weidmann, autonomes par rapport au récit et loin de l’illustration, venant juste entrouvrir d’autres dimensions.

Métamorphose

Métamorphose est un ouvrage qui a été composé à quatre mains. Une première partie développe un récit photographique que l’artiste québécois Serge Clément met en place à partir de déambulations urbaines où il capte dans ses photos de rue, des situations brouillées par le jeu de reflet ou de cadrage qu’il maîtrise comme aucun autre photographe. Le regard peine quelquefois à reconnaître les éléments de l’image et la réalité se joue de la métamorphose du titre.
L’ouvrage relié en tête-bêche se retourne pour permettre au lecteur d’entrer dans un autre récit, celui-ci textuel, composé de courts poèmes en prose écrits par l’écrivain montréalais Alexis Desgagnés dont certains textes ont été inspirés par les photographies de Serge Clément. Des dessins à l’encre de Chine d’Alexis Desgagnés apportent une autre dimension à l’ouvrage.
Chez les deux auteurs, la présence animale affleure dans leurs photographies, textes ou dessins, conversant ainsi avec Ovide pour rejouer une mythologie contemporaine.

Desgagnés

Alexis Desgagnés est engagé dans une recherche polymorphe explorant le champs de la création de l’écriture, du dessin et de la photographie. Artiste, auteur et historien de l’art, Desgagnés interroge dans son travail l’inscription de la culture québécoise dans l’histoire.
En 2016 et en 2021, Les Éditions du renard ont publié Banqueroute puis Ammoniaque, deux livres d’artistes de Desgagnés alliant photographie et poésie.
Originaire de Québec, Alexis Desgagnés vit à Montréal, où il enseigne l’histoire de l’art.

Accorder le néant à l’infini

Raphaëlle Peria utilise la photographie comme support pour mener un travail de l’ordre du dessin. Depuis quelques années, elle développe une technique de grattage dont elle se sert pour faire apparaître de nouvelles formes et révéler les éléments de la photographie qui sont les plus évocateurs du sujet qu’elle approche. Les paysages, les éléments naturels et les écosystèmes sont au cœur de sa démarche artistique et sont des points de départ de voyage au cours desquels elle effectue ses prises de vue. En sélectionnant des fragments de l’image, ceux gardés tels quels, elle crée des changements d’échelle et joue de textures différentes, d’une matérialité photographique devenue un style qui lui est propre, textures qu’elle produit par sa technique affinée au fil du temps. Ces jeux de métamorphoses font surgir de nouveaux mondes. Ses œuvres composent ici un milieu à la fois fragile et fascinant.

Peria

Née en 1989, Raphaëlle Peria vit et travaille à Paris. Finaliste du Prix Révélations Emerige 2015, elle participe à l’exposition « Empiristes » sous le commissariat de Gaël Charbau. « Marinus Asiaticus », sa première exposition personnelle, est organisée en septembre 2017 par la Galerie Papillon. Elle est lauréate du Prix Artistique Fénéon et de la 8e édition du Prix Science-Po pour l’Art Contemporain.
En 2019 son projet Hopea Odorata est présenté au Salon Drawing Now. En 2021, son projet Aridatis et Inundatio, réalisé en Argentine et soutenu par la DRAC des Hauts-de-France est présenté à l’Aparté, centre d’Art Contemporain de Montfort-sur-Meu suite à une résidence sur place. Elle participe à l’exposition « Blooming » au Domaine de Pommery à Reims. En 2022, elle est sélectionnée
pour le programme de résidence Tremplin au Frac Picardie. En 2024, sous le commissariat de Fanny Robin, elle réalise deux expositions personnelles au musée Michel Ciry de Varengeville sur Mer dans le cadre de Normandie Impressioniste et à la Fondation Bullukian à Lyon. Elle est la lauréate du programme de mécénat BMW Art Makers 2025 dédié aux arts visuels et à l’image contemporaine. Raphaëlle Peria est représentée par la Galerie Papillon, Paris.